10/10/2015 – Week-end à la Mer

160km – 06:04:26 – 26,4 km/h moyenne – 1393m D+

Panneau MersProfitant d’avoir un pied à terre familial à Mers-Les-Bains dans la Somme, nous avions émis l’idée, il y a quelques temps déjà, François et moi d’y aller a vélo.

 – Ce trajet, je l’avais déjà effectué il y 18 ans maintenant quand, tenant front à mes parents, mon père m’avait lancé un défi: rejoindre notre lieu de villégiature estivale par mes propres moyens c’est-à-dire à vélo. –

Sans cesse repoussé pour cause d’incompatibilité d’emploi du temps, nous avions posé la date du 10 octobre de cette année pour le faire et si je rédige cet article, c’est que nous l’avons fait. Enfin!

Evidemment, c’est toute une organisation. Il faut tout prévoir sur le vélo mais il faut aussi le faire pour le reste de la famille qui nous rejoint en voiture afin pouvoir ramener les vélos car 320km dans le week-end, honnêtement, nous ne sommes pas encore prêts!!

Le projet a grandi dans nos esprits avec à la clé la mise en place du tracé GPS, l’établissement de la check-list, les modalités de départ, etc… mais là, je m’égare et je reviens de suite au coeur du sujet: la route.

Nous avions décidé de partir à 08h30, heure où le soleil est déjà installé dans le ciel à cette période de l’année afin de ne pas partir trop à la nuit. Et c’est presque à l’heure que nous nous engageons sur les routes, que nous connaissons parfaitement, enfin pour le moment.

Il est vrai que jusqu’au 50ème kilomètre la route ne nous est pas inconnue car nous y passons très souvent le week-end durant nos sorties hebdomadaires.

Les premiers tours de roues sont font dans un petit froid sec et piquant à une allure plus que tranquille car nous souhaitons « en garder sous la pédale » sur tout le parcours et ne pas nous cramer trop rapidement surtout que d’après le profil, c’est le premier tiers qui est le plus « grimpant ».

Après avoir rejoint Méry-sur-Oise via la Rue de Paris, nous tournons à droite après avoir passé l’Oise à Auvers-sur-Oise pour partir vers Butry-sur-Oise sur la D4. Et juste à ce moment-là, au 13ème kilomètre, ça a bien failli être le drame.

Une voiture qui nous devait la priorité, s’arrête et repart juste au moment où nous passons devant elle. Etant derrière, je vois François mettre son coude en avant pour anticiper la chute. Malheureusement, il fait une embardée sur la gauche et mon pneu avant frotte sur sa roue arrière. J’arrive in extremis à déchausser ma cale pour rétablir mon équilibre… On a frôlé la chute de peu et en plus, le conducteur nous engueule. A savoir que nous avions signalé notre direction en tendant notre bras, comme nous le demande le code de la route. Punaise, la belle frayeur!

Nous repartons toujours sur le même rythme, tranquille, avec le soleil qui nous chatouille la peau. Il fait frais mais ça passe bien avec le ciel bleu au-dessus de nos têtes. Mais bon, il aurait pu faire nuageux! Tant que la pluie ne tombe pas…

Valmondois puis Nesle-la-Vallée et Frouville. Nous passons devant le Hara de Messelan pour attaquer la petite côte qui nous emmènera sur les hauteurs d’Amblainville. Elle passe nickel cette petite montée mais bien évidemment, toujours dans un soucis d’économie physique et musculaire, nous avions passé le 34 dents pour mouliner un peu plus que d’habitude.

Au final, Amblainville, Villeneuve-Les-Sablons et Saint-Crépin-Ibouvilliers seront vite accrochés grâce à un vent légèrement favorable… Pour une fois.

Le petit faux-plat montant de St-Crépin jusqu’au pont qui enjambe l’A16 (sur la D927) nous scotche un peu car le vent nous est fortement défavorable avec des grosses rafales. On arrache un peu le bitume mais nous arrivons au sommet de la descente sur Auteuil. Elle sera fera à une allure moins rapide que prévue à cause du brouillard qui nous entoure. Heureusement que nous avions pris nos lumières arrières car c’est limite purée de pois.

Ca y est quelques kilomètres après Auteuil, les routes nous sont inconnues et nous naviguerons sur de nouveaux chemins. C’est extrêmement plaisant et grisant. Je pense que cela doit aider à rompre avec la monotonie de 6h00 de vélo.

Niveau physique, ça va. François est plutôt à l’aise et moi également même si j’ai un peu les pieds gelés…

Sur la D2, nous passons Berneuil-en-Bray avant d’atteindre Auneuil. François comprends pourquoi je lui avais dit que le parcours était « casse-pattes ». Ce n’est qu’un enchaînement de montées-descentes courtes mais assez pentues que nous prenons vent de face, en plus. Heureusement que le brouillard s’est dissipé et que le soleil est revenu.

Nous coupons à droite pour entrer dans Villers-St-Barthélémy où nous nous arrêterons quelques instants pour procéder à des réglages divers sur nos vélos. Après une courte pause technique, nous repartons de plus belle, toujours sur la D2 en direction de Ons-en-Bray et Lachapelle-aux-Pots.

A ce moment, on profite un peu plus des descentes même si la route est empruntée par beaucoup de camions et voitures. Le moral est toujours bon et pour ma part, je ne ressens aucune douleur. Peut-être mis à part mes pieds. J’aurais sûrement dû mettre des des sur-chaussures. Mais ce qui est fait, est fait!

Nous roulerons un petit moment sur la D22 en voyant défiler plusieurs petits villages comme Glatigny puis Crillon et également beaucoup de vaches. Mais c’est à ce moment que le moral baisse pour François comme pour moi.

Le brouillard est retombé, plus épais qu’au début, la route ne fait que grimper en permanence (2-3% mais sur plusieurs kilomètres) et le vent est vraiment gênant. On ne parle plus. On regarde un peu le paysage mais honnêtement, c’est dur.

Une nouvelle barrière psychologique se dresse devant nous: un petit raidillon sur la D7 à la sortie de Marseille-en-Beauvaisis.

Nous sommes à la moitié du parcours. Nous venons d’affronter un vent de face qui d’après Météo France n’aurait pas dû être si fort et puis nous voyons que ça grimpe encore et que le vent ne baisse pas.

Je pense qu’à ce moment-là, nous en prenons un vrai coup au moral mais de toutes manières, faut continuer.

Je connais bien mon binôme, pour avoir rouler de nombreux kilomètres à ses côté, et quand il ne parle plus, c’est qu’il est en limite. Comme moi. S’en suit un discours finalement assez comique, vu après coups:

François: « Tu as un sandwich salé? Car malheureusement , j’ai oublié les miens dans le frigo! »
FG: « Oui, j’en ai deux, mais comme mon sac est plein, je préfère m’arrêter pour les sortir »
François: « Te tracasses pas. On roule jusqu’à Feuquières puis on fera une halte là-bas »

Pour qu’il me demande ça, c’est qu’il doit pas être au top, le binôme. Remarque que perso, je ne suis pas mal non plus. Je passe devant et me mets en tête de l’emmener à l’abri du vent, jusqu’à Feuquières. Nous y arrivons et nous nous posons sur un banc.

Nous partageons un sandwich Pain de seigle (maison)-Kiri-Poivre, faisons quelques étirements. Mais finalement, nous ne nous attardons pas car il fait assez froid.

Il nous reste 65km à faire. François ingurgite une barre de céréales, un PowerGel et un coup d’Isostar. Puis à un moment, il pète le feu. Je le vois passer devant moi, appuyer sur les pédales comme un dingue. La vitesse instantanée grimpe… Je me demande ce que j’ai bien pu mettre dans ces satanés sandwichs.

De le voir comme ça, moi, ça me rebooste. Nous commençons à envoyer de gros braquets quand François me dit « Tout ce que tu as, il faut donner tout que tu as et même tout ce que tu auras! ».

Le mot d’ordre est donné…

Toujours sur la D7 nous traversons Moliens puis rattrapons la D316 pour aller à Abancourt puis jusqu’à Aumale où nous raccordons la D49.

Connaissant un peu la route, je sais que jusqu’à l’arrivée, elle nous est un peu favorable car globalement, elle descend vers le niveau de la mer mais je sais également que quelques « bosses » se sont glissées sur le chemin. Bosses qui peuvent être mortelles pour le rythme.

En parlant de rythme, François imprime un rythme d’enfer. Nous prenons des relais assez longs chacun notre tour, on a l’impression d’être dans la peau d’une échappée du Tour de France à 50km de l’arrivée.

« Peloton derrière à 2’30 »

On continue, on donne tout ce que l’on a. Le compteur est toujours proche des 32-33 km/h, frise les 38 à certains moments.

Le moral revient même si tous les deux, on grimace un peu. Peut-être avons nous attaquer trop tôt! Hahahaha

Les petites bosses que je redoutais se passent sur la plaque… Trop la flemme de passer le petit plateau, de devoir mouliner, retomber quelques dents derrière… Debout sur les pédales, on envoie du bois.

Et ça passe, c’est ça le pire. Même si les cuisses chauffent, on est en train de faire quelque chose de bien (en tout cas, dans notre esprit). Je me souviens, arrivé à Blangy-sur-Bresle, que François m’avait dit à la pause casse-croûte: « On est a 25,6 km/h de moyenne! Le 26 sera dur à décrocher! »

En regardant mon Edge, je m’aperçois que nous sommes à 26,1 de moyenne et que notre objectif était de boucler le parcours en 25km/h. Cela signifie donc que le contrat est déjà rempli si on ne relâche pas l’effort.

Sauf que quand on aime, on ne compte pas et qu’à la Team GS, on est des dingues alors on continue de plus belle.

Toujours sur la D49, les relais s’enchaînent. En arrivant à Incheville, je dis à François « ensuite Eu et après on est arrivés ».

Galvanisés, les mecs! Hahaha. La vitesse moyenne s’envole de 26,1km/h, le GPS passe à 26,3. On tire un peu la langue mais on entre dans EU. Ca y est, c’est presque la délivrance! Un petit tour dans la Zone d’Activité de Eu-Le Tréport puis nous entrons dans Mers-Les-Bains avec, forcément, un petit arrêt selfie au panneau.

Ca fait plaisir de se dépasser comme ça. Mais on n’a pas encore finit. Nous rentrons toujours à la même cadence dans la ville avant de rejoindre l’esplanade du front de mer pour notre « Tour d’Honneur ». Un petit message à la famille pour leur dire qu’on arrive et hop, on ralentit un peu pour jouir de ces quelques instants de bonheur et de se dire « Punaise, on l’a fait ».

Epouse, compagne et enfants, nous attendent devant l’appartement.

Au final, 160km sera notre plus longue distance de l’année après être passé de 100km à 152km. Fatigués, mais heureux, ils ne nous reste plus qu’à passer à la poissonnerie du Tréport pour se refaire niveau Fruits de Mer.

Le tout sera arrosé de Champagne et de Chablis 1er Cru… Et oui, il faut reprendre des forces!

Eul plateau de fruits de mer!

En conclusion, nous souhaitions terminer à 25km/h de moyenne et nous le finirons à 26,4km/h. Pour nous une belle performance sur 160km, en tout cas, pour notre niveau.

Prochaine étape: dimanche 18 octobre, le parcours du Toboggan Meudonnais dans un esprit randonnée mais avec un parcours qui compte 28km de montée sur un total de 90km. Ca va piquer!

Précédent

EDGE 810 – Etalonner manuellement l’altitude

Suivant

Week-end à la Mer – Vidéo de l’arrivée

12 Commentaires

  1. Et bien la Team, on ne peut plus vous arrêter ! Bravo, vous lancer à cette période de l’année qui commence à être un peu limite (fraicheur matinale, humidité et vent…)
    c’est beau ce que vous avez fait.

    c’est vrai ce que tu dis pour les routes inconnues, ça aide sur les longues distances , bon il faut que la météo s’y prête, car là je suis sur que le brouillard a contribué à casser le moral, sinon les paysages découverts aident à passer les difficultés.
    Je l’avais ressenti lors de ma virée à Lizy sur Ourcq (191 km)

    • FG

      C’est vrai que niveau météo, on a joué un pari risqué mais au final, on s’en est plutôt bien tiré 🙂
      On a bien profité du paysage même si à certains moment, le paysage n’était que secondaire. Mais comme tu le confirmes, ça aide bien à avancé car sur des parcours connus, c’est plus monotone.
      J’espère que tu te rétablis bien suite à ta chute.

      • pour l’instant, c’est juste de la patience, la rééduc ne commencera qu’une fois plus de plâtre, mais si tu vois le cadre ( cf mon blog) je me sens plus à l’hôtel qu’en clinique, pour le moral ça joue, et home-trainer tous les jours 🙂

        • FG

          j’ai été sur ton blog lire les CR que j’avais en retard… C’est vrai que le cadre est magnifique et que niveau moral, ça rebooste car les atmosphère d’hôpital, c’est vraiment moins top. En tout cas, nous te souhaitons avec François, un prompt rétablissement pour te revoir frais et dispo sur nos routes vexinoises. 🙂

  2. Quels malades !
    Bravo pour cette longue sortie, ça fait travailler le moral; car ça arrive souvent au début les coups de moins bien.
    Surtout avec cette météo il fallait le faire !

    Une prochaine fois, vous serez capables de faire l’aller retour (la 1ere fois sur 2 jours, la fois suivante, sur la journée… :p)

    Ca me rappelle quand j’étais jeune et que mes parents voulaient aller à la plage et que je préférais rentrer à velo pendant qu’ils se baignaient (dune du Pyla – Bordeaux : horrible car plat et droit; Gruissan – Castres : cigales et chaleur, horrible aussi ^ ^)

    • FG

      Salut Alex.
      J’avoue, on est un peu dingos LOL Honnêtement, le moral, il a été fracturé sur une courte distance mais on a réussit à se reprendre. Je pense que le pire à été cette portion qui n’en finissait pas de monter avec le vent de face…
      Je crois qu’on a tous dans notre tête une petite histoire de ce genre là, type anecdotes à raconter aux enfants.
      Bonne route à toi pour cette nouvelle semaine 🙂

  3. Bien sympa votre périple ! Malgré les péripéties … Mais ça fait partie du « voyage » tant que tout va bien 🙂
    Dommage pour le temps … Bravo les gars, les fruits de mer ont été bien mérités !

    • FG

      Hello Lena. Merci beaucoup pour tes encouragements durant la route en tout cas 😀
      Oui on a eu quelques péripéties mais on aura su éviter les « pires »: crevaisons, etc…
      En tout cas, c’est clair, les fruits de mer, ils nous ont fait du bien Hahahaha

  4. Bahhhhh j’avais raté l’article ! Ben en voilà un sacré objectif qu’est dans la poche maintenant ! Bravo les gars, c’est énorme. Et à relire votre article, même si vous avez eu un coup de mou à mi-distance (ce qui soit dit en passant, est totalement normal), vous avez vraiment dominé votre sujet, là ! Arriver à tenir le 26km/h de moyenne sur une telle sortie, pour une PREMIERE en plus… c’est grand ce que vous avez réussi.
    Maintenant, si ça vous a plu, et si vous vous voyez faire de longues heures de route à la suite… il FAUT vous prévoir un 200 en 2016 !!! Pas comme ça sans prépa, mais après avoir refait un 150 tôt en 2016 (genre jan ou fev), venez donc faire un tour du Léman en mars ou avril !!!

    • FG

      Merci Baptiste 🙂 Tu as entièrement raison quand tu dis que le coup de mou du mi-parcours est normal mais je pense qu’on ne l’avait malheureusement pas vu venir aussi vite.
      Pour être vraiment honnête, si François n’avait pas eu son regain d’énergie après la pause sandwich, je n’aurais pas accéléré.
      Mais en le voyant repartir de plus, je me suis dit que de toutes façons, autant y aller à fond et qu’on se donne jusqu’au bout. Et curieusement, le cardio a réussi à tenir même si on était sur les 80% de FCmax. Je ne pensais pas tenir aussi longtemps dans cette zone 🙂
      Il me semble que l’entrainement de l’été a porté ses fruits sur une telle sortie.
      Pour le Léman, ça me tente vraiment beaucoup. On va voir avec François comment on peut s’organiser 🙂

      • Perso, mon expérience de réussir à garder le cardio à 80% longtemps, c’est vraiment lorsque j’ai passé un palier. Vous avez donc passé un bon palier. Ce qui veut dire qu’en continuant les sorties habituelles mélangées parfois à un ou deux ‘entrainements’, vous pouvez garder votre gros niveau actuel. Après, pour progresser encore plus, il n’y a pas de secret… vos sorties ‘post-taf’ devront être remises au gout du jour une fois l’hiver passé 😉

        • FG

          Merci Baptiste pour tes encouragements 🙂 Les sorties post-taf sont bien sur au planning de 2016 et on a en tête encore un objectif avant la fin de l’année 😉 Il nous reste encore de la marge en terme de progression même si nous sommes conscient que nous avons progresser 🙂
          Mais va falloir faire attention aux repas de fin d’année LOL 🙂

Laisser un commentaire

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén