30/08/2015 – Col du Tourmalet par Luz Saint Sauveur / Hors catégorie

53,0 km – 3:09 – 16,9 km/h moyenne – 1933m D+

Col Tourmalet
C’est avec une certaine émotion que je m’apprête à vous narrer cette fameuse ascension du Tourmalet. C’est ma première véritable grande ascension. Non pas qu’il faille minimiser l’Aspin ou Peyresourde mais un Hors catégorie tel que le Tourmalet reste tout de même une ascension mythique au bon souvenir de ses longues étapes pyrénéennes du Tour passant naturellement par le Tourmalet : Jean René sur la moto à l’avant et Jean Paul à l’arrière. Patrick Chêne et Bernard Thévenet assurant la retransmission en direct.

Ce coup-ci, ni course ni moto pour ma part, juste le plaisir de pouvoir gravir enfin un col digne de ce nom, mon premier hors catégorie.

 

Source ASO

 

J’avais préparé mon vélo Specialized pour cette occasion, montant dessus un dérailleur chape longue et une cassette 12-30. Mais un problème de dernière minute lié à mon porte vélo m’a empêché de le transporter dans les Pyrénées.

Après avoir regardé plusieurs loueurs en dernière minute du côté de la « haute vallée du Gave de Pau », je décide de m’orienter vers les Anglais d’Ardiden vélo, Matthew and Nicolette. Un couple so British, très sympathique et serviable qui n’a pas hésité à me dépanner dans l’urgence d’un vélo et de pédales que je n’avais pas prises avec moi.

Parlons un peu matos. Le vélo, un Scott CR1 20 CD de 2015 équipé en Shimano 105 avec un pédalier Compact 50/34 et une cassette 12-30. J’effectuerai un récit de test prochainement.

Me voilà dans les Pyrénées avec un vélo. Y a plus qu’à…

Je décolle du village d’Adast à 9h30 où nous avons loué une chambre d’hôtes au Chalet Vallées des Gaves. Il fait déjà 23°C, il n’y a aucun nuage, le soleil commence à transpercer la montagne.

Je tiens à préciser que cette vallée entre Lourdes et Luz Saint Sauveur est le coin idéal pour les Cyclistes. Il n’y a pas moins de 4 cols et montées hors catégorie à faire aux alentours dans un rayon de 10km : Le Toumalet, Luz Ardiden, Aubisque et Hautacam. Sans compter les autres cols.

Me voilà donc sur la route menant à Luz Saint Sauveur, pour démarrer les 19 kilomètres d’ascension du Tourmalet à près de 7,5% de pente moyenne…Ouah la pression !!  Et il faut bien avouer que la route menant d’Argeles Gazost à Luz Saint Sauveur est loin d’être toute plate. Les 15 premiers kilomètres de chauffe pour arriver à Luz font 3% de moyenne, de quoi bien se préparer. La route est assez passante et à ma surprise je ne croise pas beaucoup de cyclistes. Je passe un petit pont au-dessus de la Gave et j’arrive dans dernière ligne droite menant à Esquièze avant d’entrer dans le centre-ville de Luz Saint Sauveur.

Top ! Chronomètre lancé au croisement de la route de Barèges montant au Toumalet et la place du 8 Mai sur la D918. Il est 10h10, je me prépare à 2 heures d’ascension.

Les premiers kilomètres pour sortir de Luz sont assez roulants avec environ 6-7% de moyenne avant de commencer les choses sérieuses et les premiers gros pourcentages. Le 16ème kilomètre a le mérite de mettre les choses au clair.

 

J’essaie de maintenir ma fréquence cardiaque, malgré tout, je suis déjà à 90% de ma fréquence cardiaque max. Je ne descendrai plus en dessous sur le reste de la montée.

Mais la joie d’être au Tourmalet surpasse tout le reste. Et plus, ces derniers mois, j’ai intensifié mon entrainement avec un certain nombre de sorties cardio en semaine avec FG, Greg, Jo et Aurélien : Les gros rouleurs du Neuf Cinq.

On me l’avait annoncé et je commence à comprendre que les choses sérieuses commencent à Barèges. J’ai déjà fait 8km d’ascension, je gère au mieux la pente, il faut dire que le pignon de 30 sur la cassette me semble indispensable. L’année précédente, j’avais réalisé Peyresourde et L’Aspin avec une cassette 12-25. Aujourd’hui sur 19km ceci aurait été impossible… la pente est raide dans Barèges et surtout à la sortie où j’affronte mon premier mur à 10%. Après Barèges, le panneau des 9 derniers kilomètres me permet de respirer un peu avec une pente plus douce. Je suis à mi-parcours, je ne le sais pas encore mais le plus dur reste à faire.

J’aperçois un peu plus loin le tracé de l’ancienne route, la voie Laurent Fignon aujourd’hui. Elle fut inaugurée en 2011 et elle est exclusivement réservée aux cyclistes sur 2,7 Kilomètres. Les deux routes se rejoignent après SuperBarèges pour les 6 derniers Kilomètres. Pour ma part, j’ai décidé de suivre la nouvelle route menant à SuperBarèges. Peu importe, il n’y a que très peu de voiture ce matin et aussi très peu de cyclistes à ma surprise…

Le passage de la Station de ski se fait plutôt bien, je commence à voir les premiers lacets caractéristiques de la haute montagne. Je comprends assez vite que pour ces derniers kilomètres, mes deux nouveaux ennemis sont la chaleur et le soleil. Après Barèges et SuperBarèges, il n’y a plus d’ombre… On rentre définitivement dans le dur !

A compter du passage devant le restaurant d’altitude Le BASTAN (qui se situe à un peu plus de 5km du sommet), la pente s’élève de nouveau à 8% et son pourcentage se baissera plus jusqu’à la fin… Ce fut pour moi le début d’une bonne demi-heure de résistance intense. Les kilomètres commencent à être durs à avaler. Chaque pourcentage à 9 ou 10% me mettent un coup sur la tête en plus du soleil.

Les trois derniers kilomètres se profilent enfin… ! Je vois mon rythme cardiaque s’accélérer. C’est bien au mental qu’il faudra finir. Malgré un pourcentage moyen à 7% sur le panneau, j’ai l’impression que la pente est à 10%. Est-ce la fatigue ou le conseil régional qui est approximatif…? A ce propos j’aimerais faire une parenthèse. De tous les profils trouvés sur internet, y compris cols-cycliste, j’ai préfèré celui établi par Idris, Spécialiste en Chef des Pyrénées.

Source Idris velomontagne.fr

 

Aller ! Aller ! Plus que deux… mais quels derniers kilomètres ! Une purge comme on dit chez moi. Je ne peux plus regarder le paysage, je suis dans ma bulle et dans la douleur aussi. J’entame la dernière grande courbe sur la gauche, où je vois deux photographes pour les photos souvenir oblige !

Enfin pour finir les 400 derniers mètres. Je vois devant mes yeux l’ultime mur à 15% à franchir pour y arriver. Je suis exclusivement en danseuses à 7 km/h environ. Je donne tout pour enfin voir le restaurant et la statue du Géant Octave Lapize premier coureur à avoir franchi le Tourmalet lors du Tour de France de 1910. Et la ligne, ça y est !

L’objectif de cette année est donc réussi : Grimper le Tourmalet sans poser le pied à terre. Bien sûr, il m’a fallu deux heures mais c’est seulement mon premier grand col hors catégorie quand d’autres encore sont membres du club des 100 cols, sans parler des cinglés du Ventoux… mais l’appétit vient en mangeant, non ?


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25 Commentaires

  1. C’est un sacré morceau que tu as vaincu là. Champion ! tu as fait péter le champagne au moins ? En tout cas, effectivement l’entrainement de la Team GS paye. Bravo

    • Salut Gégé,
      Merci beaucoup pour ton message.
      Pour tout te dire j’étais vraiment ému arriver en haut malgré l’effort…
      Je pense aussi que les entrainements fait en semaine m’ont beaucoup aidé.

  2. Ben dis….. on s’refuse rien !!! Même un ptit Tourmalet comme ça en passant, hop 🙂
    Respect môsieur, c’est grand ce que t’as fait. A lire la description, c’est un sacré client ce Tourmalet… je ne l’ai jamais gravi. Les photos sont en tout cas magnifiques ! Va-t-il y avoir une petite vidéo ?… je vois sur une photo que tu as le gopro sur le cintre ?!!…
    Et sinon c’est quoi ton GPS… je ne le connais pas !
    Bonne récup et encore bravo… ça fait baver d’envie ! (les 15% de la toute fin, un peu moins…)

    • Bonjour Baptiste,
      J’avoue que j’en ai comme même bavé. Le dernier km est un calvaire ! On était deux/trois cyclos dans les 400 derniers mètres et on arrachait tous le bitume. J’étais à 7km, debout sur les pédales ah ah.
      J’ai en effet filmé mais je suis dans le sud encore et je n’ai pas le matos pour monter la vidéo mais ça va venir…
      Pour le GPS, c’est un Garmin Edge 705, une version précédente au Edge 800 et 810.
      A bientot

  3. FG

    Ah oui, un gros morceau que tu as grimpé. Le travail paye, ça se voit. Il va falloir que j’arrive à prendre ta roue maintenant dans nos « toutes petites côtes » de chez nous 😉
    Allez le prochain gros cols, on se le mange à deux, c’est dit.

    • Merci binome.
      Tu es modeste sur tes qualités… le prochain objectif pour aller à la mer sera aussi compliqué à gérer. Il faudra pas négliger la distance et le vent !!

  4. Et premier 2000 ! (il y en a une vingtaine goudronnés en France)

    Argelès Gazost est en effet un bon case de base pour un cyclo avec Tourmalet, Luz Ardiden, Soulor, Aubisque, Hautacam, Spandelles, Couraduque, et pleins d’autres

    d’ailleurs tu peux trouver dans les OT, un diplôme où il faut faire tamponner sa carte à différents endroits.
    et il y a un autre diplôme propre au Tourmalet

    La nouvelle route n’existait pas quand je l’ai grimpé (j’avais autour de 17ans et je montais beaucoup plus vite que maintenant…).
    Ma préférence va pour l’autre face, même si au niveau pourcentage, ça se vaut

    Bravo !

    • Bonjour Alex et merci pour ton message.
      Le prochaine 2000 sera en 2016 je l’espère nous verrons bien.
      Pour ce qui est de la montée par Saint Marie de Campan que j’ai faite en voiture l’année dernière, la pente me paraissait plus irrégulière…? Assez plate au début, et plus pentue sur la Mongie.

      • Salut François,
        C’est plutôt l’inverse sur le Tourmalet, le côté Sainte Marie de Campan est plus régulier que le versant Luz Saint Sauveur.
        Par Sainte Marie de Campan les 4 premiers kilomètres ne sont pas difficiles, c’est à partir de Gripp que la route se cabre et les 12,5 derniers kilomètres sont à 9 % de moyenne globalement (le kilomètre le plus facile sur cette portion est à 7 % à 11 km du sommet).

        • Ok. Comme quoi faut se méfier des impressions… En tout cas, je tiens à te remercier pour tes dénivelés bien plus cohérent que ceux de col-cycliste par exemple.

  5. franco

    oulalalala, tu as commencé a gouter a la haute montagne ,t’est fichu ,par contre maintenant tu vas passer les petites bosses par chez toi les doigts dans le nez ,enfin pas de blagues ,gardes les sur le cintre quand même ,en tous les cas bravo pour cette échappée belle dans les Pyrénnée

    • FG

      Alors tu veux que je te dises, François il est tellement costaud maintenant dans les montées que dans nos petites côtes, il arrive à casser sa chaîne tellement il tire fort 😉 hahahaha Oui on a eu une sortie avortée à cause de sa casse de chaîne samedi…

    • Merci Franco pour ton commentaire.
      J’ai pris en effet beaucoup de plaisir dans cette montée malgré l’effort. C’est ça le vélo je crois…?
      Et puis le paysage la haut est quand même magnifique !

  6. Salut !

    Bravo à toi pour cette ascension du Tourmalet !! Ton premier 2000 en plus !! 🙂
    Content de voir que le profil que j’ai tracé t’aies servi 😉

    La prochaine fois c’est l’Aubisque? 😀

    • Salut Idris,
      Merci pour ton commentaire. Pour moi qui n’est pas l’habitude, j’étais vraiment heureux voir ému une fois la-haut…
      On m’a beaucoup parlé d’Hautacam la-bas également…

      • Hautacam c’est aussi une très belle ascension que j’aime beaucoup, plus que Luz Ardiden notamment.
        Je mettrais dans l’ordre pour les HC de ce secteur (sans compter le Tourmalet du coup) :
        1- Soulor / Aubisque
        2- Tentes
        3- Hautacam
        4- Luz Ardiden

        • Oh le col de Tentes, je viens de regarder sur internet le profile… Âmes sensible s’abstenir !!! 30 km d’ascension
          Je le connaissais pas celui la

        • FG

          Salut Idris… L’enchainement de ces 4 là me semble une belle épopée quand même car il me semble qu’ils comptent parmi les plus dur de la région 🙂

  7. Brossalain

    bonjour
    c’est un grand moment que j’ai également partagé avec un copain cycliste cet été. Le tourmalet est vraiment un grand moment et je comprend ton émotion une fois la haut. J’ai aimé ton « reportage » empli d’humilité et qui correspond au commun des mortels cyclistes et non pas ce que l’on voit habituellement et qui te fais passer pour le dernier des « pédaleurs ». j’ai l’impression qu’il y a que des hypers forts en ce bas monde. Bravo et je te conseille l’aubisque par le soulor, c’est aussi un grand moment « de solitude » pour l’habitué de la foret de Fontainebleau que je suis.
    bravo et bon vent. c’est un régal que de te lire.
    Alain

    • FG

      Merci Alain, je pense que François te répondra dans les prochains jours. Je me permets juste de te répondre ici car franchement, on a fait ce blog justement pour transmettre le « vélo plaisir » et grâce à ton commentaire, je vois que nous sommes sur la bonne voie et cela nous pousse à continuer dans ce sens. Encore merci pour ton commentaire.

    • Bonjour Alain !
      Merci beaucoup pour ton commentaire qui me fait très plaisir…Vraiment !
      Moi je crois que dans ce type d’ascension, il n’y pas beaucoup de « gros bras », ça reste une montée assez sévère et même pour un cycliste aguerri. Malgré tout, il y a toujours des champions du monde et surtout des « grandes gueules »…
      Le plus dur pour moi, hormis le MUR des 500 derniers mètres, ça été à partir du restaurant d’altitude LE BASTAN à environ 5km de l’arrivée jusqu’à la fin aie aie aie.

  8. Yohann

    Merci Francois pour ce beau témoignage et tes magnifiques photos.
    Été 2018, l’ascension du Tourmalet en voiture et la vision de tous ces hommes qui dépassent leurs limites pour y aller à vélo, m’ont donné l’envie de me lancer ce défi personnel.
    Du coup, HAUTACAM et Soulor / Aubisque vaincu!!!
    Maintenant, y’ a plus qu’a se préparer physiquement pour Le Tourmalet le 1er juin prochain.

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